1 kg de cuivre, ce n’est pas qu’un chiffre sur un tableau Excel. Entre 2020 et 2024, la tonne de ce métal a valsé entre 5 000 et 10 000 dollars sur la scène internationale, oscillant à un rythme rarement vu pour un matériau pourtant réputé stable. Mars 2022, le London Metal Exchange s’enflamme : le record dépasse les 10 700 dollars la tonne, avant une rechute tout aussi spectaculaire.
Cette instabilité ne doit rien au hasard. Elle reflète le grand écart entre la relance économique post-pandémie, les incertitudes géopolitiques et la ruée vers l’énergie verte. Premier acheteur mondial, la Chine joue avec les nerfs des marchés à chaque modification de sa demande. À tel point que le moindre frémissement côté production ou exportation fait grimper l’adrénaline sur les marchés, chaque investisseur guettant la prochaine annonce susceptible de faire bouger les lignes.
Le prix du cuivre au kilo aujourd’hui : chiffres et repères essentiels
Pour qui a besoin de repères concrets, le prix du cuivre se lit à la virgule près, chaque jour, sur le London Metal Exchange. Les variations du cours cuivre, parfois d’une poignée de centimes, suffisent à infléchir des décisions à grande échelle. Début juin 2024, le prix cuivre kilo oscille entre 9 et 10 dollars, soit un équivalent de 8 à 9 euros selon le taux de change du moment. Ce niveau donne le tempo, aussi bien pour l’industrie que pour le secteur du recyclage.
Il existe plusieurs catégories de cuivre, chacune avec sa cote. Le cuivre dénudé (Millberry), apprécié pour sa pureté et sa valeur de revente, atteint en France 7,50 à 8,50 euros le kilo, avec des pointes au-delà pour des lots irréprochables. À l’inverse, le cuivre mêlé ou les câbles cuivre sont moins rémunérateurs, la pureté restant le critère numéro un.
- Cuivre Millberry : 7,50 à 8,50 €/kg
- Cuivre mêlé : 6,00 à 7,00 €/kg
- Déchets cuivreux : 5,00 à 6,00 €/kg
La grille des prix subit des ajustements permanents, dictés par le rythme des cotations du Metal Exchange LME. Les barèmes des ferrailleurs existent, mais c’est le spot international qui tranche à la fin. Le cuivre ne se limite pas à un statut de matière première : il structure les réseaux électriques, alimente la mobilité électrique et soutient l’industrie. Pour les professionnels, ces chiffres servent de boussole, que l’on parle d’achat, de stockage ou de revente. Les décisions se prennent à la lumière des données les plus récentes, dans un marché qui ne pardonne pas l’approximation.
Quels facteurs influencent l’évolution du cours du cuivre ?
La volatilité du cours du cuivre résulte d’un jeu d’équilibres aussi subtil que décisif. Côté production, le Chili, le Pérou et la Chine pèsent lourd. La moindre grève, une inondation ou un coup de froid sur la politique locale, et c’est tout le rythme d’extraction qui s’en ressent, avec des répercussions immédiates sur le cours cuivre à Londres.
La demande, elle, ne faiblit pas. Accélérée par la montée en puissance des véhicules électriques, la transition énergétique et l’expansion des réseaux intelligents, elle tire le cuivre vers de nouveaux sommets. Prisé pour ses capacités de conductivité électrique et thermique, ce métal s’impose dans la fabrication des câbles électriques et des composants industriels. La Chine, mastodonte industriel, absorbe des volumes colossaux, influençant chaque variation du marché.
Le recyclage cuivre ajoute une variable supplémentaire. Les quantités issues du tri de déchets industriels ou de vieux câbles permettent d’amortir les pénuries, mais leur proportion change d’une année à l’autre, modifiant l’équilibre global entre offre et demande.
D’autres éléments, moins visibles, amplifient les changements de tendance. Que ce soit l’appétit des investisseurs sur les matières premières, la politique monétaire américaine, un regain de tensions géopolitiques ou l’effet d’une spéculation accrue, chaque facteur peut accélérer brutalement la hausse ou la chute des cours. Les opérateurs gardent également un œil sur les stocks du London Metal Exchange : une baisse brutale annonce souvent une période de tension, avec un prix cuivre kilo qui grimpe sans prévenir.
Analyse des grandes tendances : hausses, baisses et périodes marquantes
Sur vingt ans, l’évolution du prix du cuivre s’est écrite en cycles, rythmés par les aléas de la planète. Les années 2000 ont vu une hausse historique, portée par la frénésie industrielle chinoise. Pour la première fois, la tonne dépasse les 8 000 dollars sur le London Metal Exchange (LME). Puis, la crise de 2008 fait tout basculer : le prix du cuivre kilo s’effondre, passant sous les 3 euros à la faveur d’une demande en berne et d’un accès au crédit compliqué.
La décennie suivante navigue entre rebonds et reculs, au gré des secousses économiques mondiales. Entre 2016 et 2020, la pression monte : la transition énergétique et l’électrification dopent la demande, tandis que l’offre peine à suivre, notamment à cause de conflits sociaux en Amérique du Sud. Résultat, une volatilité renforcée et des pics dépassant 10 000 dollars la tonne en 2021.
Quelques périodes charnières
Pour donner de la perspective, voici quelques dates qui ont marqué les cours du cuivre :
- 2006-2008 : envolée spectaculaire, puis bascule vers une chute soudaine.
- 2011 : records atteints, suivis d’une phase de consolidation.
- 2020-2022 : reprise fulgurante après la crise Covid, dopée par la réouverture des usines et les plans de relance massifs.
L’inflation, la spéculation sur les matières premières, les blocages logistiques… tout cela a maintenu le cuivre à des niveaux élevés. Plus qu’un simple métal, son prix traduit l’état de tension ou d’optimisme des marchés, comme un thermomètre économique à l’échelle de la planète.
Où acheter ou vendre du cuivre au meilleur prix selon le marché actuel ?
Le commerce du cuivre s’appuie sur quelques places fortes, à commencer par le London Metal Exchange (LME). Ici, les volumes échangés sont massifs, la cotation en continu et la visibilité sur le prix cuivre kilo immédiate. Les professionnels ne laissent rien au hasard et ajustent leurs opérations au fil des évolutions du cours des métaux.
Sur le terrain, les pratiques diffèrent selon les acteurs. Les industriels et recycleurs s’alignent sur les cours spot, modulés par des ajustements de prix selon la pureté ou la forme du cuivre : raffiné, dénudé, sous forme de câble. Les particuliers ou artisans, eux, s’adressent plutôt aux ferrailleurs ou aux réseaux de recyclage, où la grille de prix varie selon la qualité, l’état et la quantité présentée.
Optimiser une opération d’achat de cuivre ou de vente impose de comparer les offres, de négocier ferme et de surveiller l’écart souvent constaté entre le prix affiché et la proposition réelle : il n’est pas rare de voir une différence de 10 à 15 %, surtout sur les volumes modestes. Les professionnels, eux, privilégient parfois les contrats-cadres pour lisser la volatilité et sécuriser leur rentabilité sur plusieurs mois.
Enfin, pour ceux qui détiennent des stocks, il s’agit d’anticiper chaque mouvement du marché. Les frais de stockage et d’assurance pèsent vite sur les marges. S’appuyer sur l’information la plus fraîche reste déterminant : un changement de cours cuivre peut transformer une opération rentable en pari risqué en quelques heures à peine.
Le cuivre, ce n’est pas qu’une ligne sur un graphique. C’est le reflet fidèle des tensions, des espoirs et des soubresauts d’une économie qui ne dort jamais vraiment.


