Prêt relais : conditions d’éligibilité et profils concernés en 2024

Un prêt relais n’arrive jamais par hasard. Derrière ce mécanisme, il y a des histoires de vie, des déménagements à l’arrachée, des négociations tendues avec des acheteurs qui se font désirer. Certaines banques veulent du concret sur la table : un compromis signé, preuve que le bien mis en vente a trouvé preneur, avant de débloquer la moindre avance. D’autres se montrent plus souples et acceptent d’examiner la demande dès que le bien est officiellement sur le marché, mais elles réduisent alors le montant disponible. Salariés en CDI ? Vous cochez la bonne case pour la majorité des banques. Indépendant, intérimaire ? Préparez-vous à franchir quelques obstacles supplémentaires. D’un établissement à l’autre, les règles du jeu changent : taux d’endettement, évaluation du bien, durée du crédit, garanties… Rien n’est fixé d’avance, tout se négocie.

Prêt relais : comprendre le principe et le fonctionnement

Difficile de rater le prêt relais quand on explore les solutions de financement pour un achat immobilier à cheval sur deux ventes. Son but ? Permettre à un propriétaire de se positionner sur un nouveau logement alors que son bien actuel n’est pas encore vendu. La banque avance une partie de la valeur du bien mis en vente, laissant le temps de boucler la transaction sans passer par la case location temporaire. Sur le papier, l’idée séduit. Dans la réalité, chaque projet soulève ses propres subtilités et les pièges ne manquent pas.

Le prêt relais se décline en plusieurs formules adaptées à chaque scénario. Le prêt relais sec concerne ceux dont la vente suffira à financer entièrement le nouvel achat, sans besoin d’un crédit immobilier classique en supplément. Le prêt relais adossé combine un crédit relais et un crédit immobilier traditionnel pour compléter le reste à financer. Enfin, certains établissements proposent le prêt relais intégré, avec une seule mensualité regroupant le tout après la vente. Le montant accordé par la banque oscille généralement entre 50 % et 80 % de la valeur estimée du bien. Ce pourcentage fluctue selon la conjoncture du marché et le niveau de risque apprécié par l’établissement prêteur.

Le prêt relais n’est jamais un engagement à long terme. Sa durée s’étend de 12 à 24 mois selon les banques, rarement au-delà. Pendant ce laps de temps, seuls les intérêts sont prélevés ; le remboursement du capital attend la vente définitive du bien. Cette avance évite la double peine financière, mais impose une gestion serrée du calendrier. Banques et conseillers passent l’ensemble du dossier au microscope : estimation du bien, situation personnelle de l’emprunteur, capacités à encaisser une éventuelle période de double charge. Rien n’est laissé de côté.

Qui peut bénéficier d’un prêt relais ? Les profils et situations concernés

En priorité, le prêt relais concerne les propriétaires qui souhaitent vendre pour acheter sans interruption, que ce soit pour changer de résidence principale, acquérir une résidence secondaire ou réaliser un investissement locatif. Le cas typique : un ménage déjà propriétaire qui veut acheter avant d’avoir conclu la vente de son logement actuel. Mais d’autres profils tirent leur épingle du jeu : salariés en CDI, professions libérales, retraités avec des revenus réguliers et, parfois, des SCI en quête d’optimisation patrimoniale.

Les banques ne se contentent pas de jauger la valeur du bien ou son emplacement. Elles examinent la situation professionnelle et les revenus de l’emprunteur. Un revenu pérenne, une gestion bancaire régulière et la capacité à honorer des mensualités supplémentaires sont des arguments de poids. Pour les personnes dont l’état de santé complique l’accès à l’assurance, la convention AERAS permet, sous certaines conditions, l’obtention d’un prêt relais grâce à un aménagement de l’assurance emprunteur.

Le prêt relais s’applique aussi à l’achat d’une résidence secondaire ou d’un bien locatif, mais il ne peut pas être cumulé avec un prêt action logement sur la même opération. Côté démarches, la transparence s’impose : mandat de vente, compromis signé ou estimation professionnelle sont réclamés pour ouvrir le dossier et lancer l’instruction bancaire.

En pratique, chaque demande est soumise à une analyse globale : stabilité professionnelle, attractivité du bien, chances de vendre rapidement. C’est ce faisceau de critères qui détermine l’acceptation du dossier, le montant avancé et la durée de l’opération.

Conditions d’accès, montants et durée : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Pour obtenir un prêt relais, il faut présenter un dossier solide : compromis de vente signé, estimation professionnelle du bien, justificatifs de revenus et situation patrimoniale à jour. Le montant avancé se calcule à partir de la valeur du bien, diminuée du capital restant dû sur un éventuel prêt existant. La somme accordée par la banque se situe entre 50 % et 80 % de la valeur estimée, nette de toute charge.

Concernant le taux, le prêt relais s’avère en général plus cher qu’un crédit immobilier classique, mais toujours encadré par le taux d’usure fixé par la réglementation. Côté durée, il faut compter 12 à 24 mois maximum. Si la vente n’aboutit pas dans ce délai, la banque exigera de solder le capital : il pourra alors être transformé en crédit amortissable, avec des conditions différentes.

Il ne faut pas négliger les coûts annexes : frais de dossier, frais de garantie (hypothèque ou caution), assurance emprunteur. Les garanties demandées couvrent le décès, la Perte Totale et Irréversible d’Autonomie (PTIA), parfois l’incapacité temporaire de travail ou l’invalidité partielle. Pour les situations professionnelles instables, l’assurance perte d’emploi reste facultative mais peut s’avérer précieuse.

Avant d’engager une telle démarche, plusieurs paramètres doivent être minutieusement étudiés :

  • Montant prêt relais : de 50 % à 80 % de la valeur du bien estimé à la vente
  • Durée : entre 12 et 24 mois, sans possibilité d’allongement en cas de blocage
  • Frais : dossier, garantie, assurance à intégrer dans le budget global
  • Taux : supérieur à celui d’un crédit immobilier traditionnel, mais plafonné par la réglementation

Pour limiter les risques, il est prudent de miser sur une estimation réaliste du bien, d’analyser la dynamique locale du marché immobilier et de prévoir une capacité à supporter une double charge temporaire si la vente tarde à se concrétiser.

Maison de banlieue avec panneau a vendre et clés sur une table en bois

Comparer les offres et obtenir un devis personnalisé : les étapes clés pour réussir son projet

Face à la diversité des offres de prêt relais sur le marché, il faut faire preuve de méthode et de vigilance. Tous les paramètres comptent : taux, durée, montant financé, modalités de remboursement. Pour y voir clair, une simulation de prêt relais permet de calculer précisément le coût de l’opération, de valider la faisabilité du projet et d’anticiper le calendrier de la vente et du futur crédit immobilier.

Il est judicieux de solliciter plusieurs banques et de demander un devis prêt relais complet. Les simulateurs en ligne, disponibles chez les grands établissements bancaires ou auprès des courtiers, offrent un premier aperçu. Mais s’appuyer sur un courtier immobilier peut vraiment peser dans la négociation : il a l’habitude de comparer les offres, de négocier des conditions sur mesure et d’optimiser le montage financier. Son regard expérimenté porte aussi sur la constitution du dossier, le choix entre prêt relais sec et adossé, la gestion de l’apport personnel et la bonne articulation avec un prêt classique.

Pour choisir le montage le plus adapté à sa situation, il convient de garder en tête quelques points de vigilance :

  • Contrôlez la souplesse des conditions de remboursement anticipé (pénalités, modification des échéances).
  • Passez au crible l’ensemble des frais : frais de dossier, frais de garantie, assurance emprunteur.
  • Pesez la qualité de l’accompagnement, du premier contact jusqu’à la signature de l’offre chez le notaire.

Le secteur du prêt relais se réinvente : de nouveaux acteurs émergent, comme l’iBuying ou les mandats exclusifs, qui viennent bouleverser le financement immobilier traditionnel. Garder le rythme, c’est aussi surveiller l’évolution des taux et les tendances du marché local pour ajuster son projet en temps réel. Anticiper, ici, c’est s’offrir la liberté d’une transition sans pression, quitte à forcer le passage quand le contexte se complique.

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